09.12.2015

Il existe, non loin de la bonne ville de Lausanne, un lieu de perdition pour tout musicien. 2000m2 d’instruments, de partitions, de gadgets en tout genre. Ali Baba, va te coucher !

Les vendeurs/conseillers sont des profs de musique voire ex-futurs rock-stars en ce qui concerne la section guitares.

Et, môa, je veux une guitare repérée sur Internet.

Bravant le danger de tomber dans le GAS (guitar acquisition syndrome) j’entre dans l’antre et me trouve devant un mur de guitares plus belles les unes que les autres.  Je suis bouche bée.

Le vendeur est occupé avec un autre client mais se tourne très vite vers moi et lance : « Vous cherchez votre fils ? »

Stupéfaction de ma part. Excuses immédiates de la sienne.

Mais le mal est fait. Passé un certain âge on n’aurait pas le droit de jouer de la guitare électrique ? Et pourquoi ne serait-ce pas ma fille que je chercherais si on va par-là ?

Le jeune homme contrit m’apprend que le modèle existe en plusieurs couleurs dont rose.

Je ne résiste pas. Je la commande…sur Internet.

03.05.2017

Un des jouets préférés de mon fils fut une voiture miniature qui changeait de couleur si on en modifiait la température, par exemple en la tenant dans la main. Elle est verte la voiture ? Non, elle est jaune !  Magique.

D’après un ami ingénieur, ce serait même faisable avec de vraies voitures.

Et moi, j’ai une voiture jaune qui n’a malheureusement pas cette option car, voyez-vous, tout le monde n’aime pas les voitures de couleurs autres que gris ou noir.

Dans mon ancien immeuble, où la moyenne d’âge avait baissé quand nous sommes arrivés (c’est pour dire !) on me fit:

« Ah, vous avez une voiture jaune ? Quel courage ! »

Comment interpréter cette remarque ?

La personne était-elle jalouse de mon courage ? Scandalisée mais n’osant pas le dire?

En dehors du fait d’être une couleur gaie et tonique, le jaune de ma voiture me permet de la trouver facilement dans ces immenses parkings souterrains avec des allées entières de bagnoles grises ou noires. A condition de me rappeler à quel étage je l’ai parquée, bien entendu.

07.11.2016

Je n’aurais jamais imaginé préférer un jour un centre d’appel automatisé à une interaction entre humains. Et pourtant, à un guichet CFF, ma foi en la supériorité indiscutable du service fourni par un humain a été ébranlée.

C’est mon tour. J’avance vers le guichet, dis « Bonjour » en souriant au préposé. Sans me saluer, il me lance, « Z’avez acheté ce billet en France ? » Ca sonne presque comme une accusation.

J’explique que le billet pour Paris a effectivement été acheté en France mais que je souhaiterais en modifier certains paramètres. Je n’ai pas fini ma phrase emplie de patience et de bienveillance que j’entends, sur un ton on ne peut plus sec « J’peux rien pour vous »

Comme je dois avoir l’air incrédule et un peu cruche, le monsieur pointe du doigt son badge d’employé. « Vous voyez, là , c’est écrit CFF pas SNCF !»

J’avoue que je suis un peu interloquée par cette attitude qui frise une insolence que l’on ne rencontre jamais avec un automate.

Quel dommage que cette conversation n’ait pas été « enregistrée à des fins de formation « !